L’édito culture de l’agence KS – Octobre 2021

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Une culture ultramarine entre Mémoire et projection…

La meilleure façon de décrire le monde est parfois de le filmer. En cet automnal mois d’octobre, le Cinéma met les Outre-mer et le monde afro-caribéen sur le haut de l’affiche. Acclamé au dernier Festival de Cannes au cours duquel il a été présenté au sein de la prestigieuse sélection « Un certain regard », Freda de Gessica Généus est sans doute l’un des films les plus forts jamais réalisés sur Haïti. A travers les portraits de Freda et de ses amis, la réalisatrice filme la société haïtienne au plus près des réalités. Elle explore toute la complexité du quotidien des habitants des quartiers les plus pauvres de Port-au-Prince, posant la question de la survivance et du devenir d’une jeunesse afro-caribeenne prise entre le chaos politique et l’espérance. L’agence K’s Communication est d’ailleurs fière d’accompagner la sortie de ce film qui a déjà obtenu le Prix du Grand Jury et le Prix du Jury des Femmes au 19ème Festival « Paysage de Cinéastes » de Chatenay-Malabry.

TOUS EN SALLES LE 13 OCOBRE

Le film fait d’ailleurs écho à la programmation du Festival International du Film Documentaire Amazonie-Caraïbes (FIFAC) dont la 3ème édition se déroulera du 12 au 16 octobre à Saint Laurent du Maroni en Guyane. Autour du comédien-réalisateur Greg Germain, le jury composé de professionnels du Cinéma ou de la Télévision ainsi que tous les amateurs de documentaires pourront découvrir 12 documentaires en « sélection officielle »,10 courts-métrages et 7 web docs qui les entraîneront dans une multitudes de voyages, à la rencontre des hommes et des femmes qui font l’âme des Caraïbes et de l’Amazonie.

Sur un ton plus festif, un autre documentaire sort en salles le 20 octobre et rend hommage à l’un des plus grands noms de la Musique africaine :

Manu Dibango. Dans Tonton Manu, les réalisateurs Thierry Dechilly et Patrick Puzenat ont suivi le grand saxophoniste camerounais à l’aube de ses 80 ans dans ses dernières tournées et brossent de lui un portrait intime et particulièrement jazzy. Cet hommage est tout à fait bienvenu alors que plus d’un an s’est écoulé depuis sa tragique disparition.

Autre thématique importante en ce mois d’octobre, la question de la présence d’Ultramarins célèbres dans l’espace public. Le 21 septembre dernier a été inaugurée, en présence d’Anne Hidalgo, Sylvie Glissant et Christiane Taubira, la Promenade Edouard Glissant , hommage parisien au poète et chantre de la Créolité, entre la Seine et la Musée d’Orsay, au cœur du 7ème arrondissement de la capitale. Autre initiative mémorielle, mais cette fois de la part de Dominique Sopo, président de l’association SOS Racisme : le Panthéon des Oubliés, une œuvre d’Art itinérante composée d’un buste en plâtre surmonté d’un écran sur lequel défile en permanence une galerie de portraits de résistants, militants antiracistes et bien d’autres intellectuels, politiques ou aristes ultramarins qui ont contribué à l’Histoire de France mais restent ignorés du grand public. Inaugurée le 19 septembre sur la symbolique place de la République à Paris, cette création de l’artiste Gregos va voyager de ville en ville à travers l’Hexagone (en commencant par Sarcelles dans le Val d’Oise) afin de sensibiliser les passants à ce pan entier de notre Passé commun trop souvent négligé.

Dans ce panthéon, pourraient figurer de nombreuses figures historiques qui mériteraient d’être redécouvertes. Heureusement, historiens et auteurs de fiction s’emparent de plus en plus de ces destins méconnus. C’est le cas de deux personnages du XIXème siècles auquels s’intéressent des livres qui sortent en librairie ce mois-ci. Dans Severiano de Heredia – Elu de la République paru chez Passés/Composés, Isabelle Dethan et Antoine Ozanam illustrent le destin de ce « mulâtre né libre », homme de gauche sous la Troisième République et précurseur de l’écologie moderne. Dominicain devenu Français avant d’entamer une carrière politique en tant qu’élu au Conseil municipal de Paris, d’en devenir président, puis député de l’Union républicaine et même ministre des Travaux publics dans le gouvernement de Maurice Rouvier, celui que ses ennemis appelaient « le Nègre de la République » est un exemple intéressant de l’oubli dans lequel ont pu tomber ces personnalités ultramarines hors du commun. Dans un autre registre, La muse ténébreuse de Charles Baudelaire de Raphaël Confiant, paru aux éditions Mercure de France, se penche sur la vie de Jeanne Duval, la maîtresse (probablement) réunionnaise du célèbre poète. L’auteur martiniquais et doyen de la Faculté des Lettres et Sciences humaines de l’Université des Antilles et de la Guyane, se penche sur les origines créoles de cette comédienne devenue courtisane et étudie l’influence intime et artistique qu’elle a pu avoir sur ce fondateur de la Poésie moderne.

L’« Ecrin politique » du mois :

Contrairement à ce que certains peuvent penser, l’Outre-mer ne connaît pas retard en matière d’Innovation et de technologies numériques ! La French Tech Guadeloupe vient de nous le confirmer dans ce nouvel épisode de l’ ÉCRIN POLITIQUE.

Interrogés par Keyza Nubret , Kenny Chammougom et Eric Tessanne, les co-présidents de cette association, nous expliquent en quoi les nouvelles tendances du Digital sont une chance pour l’avenir et le développement des territoires ultramarins.

À vos agendas !

Le 5 octobre 2021 au Cinéma Les 7 Parnassiens (Paris, le 14ème – 98 Bd Montparnasse) :

– à 10h : l’agence K’s Communication invite la presse à une projection de Freda en présence de Gessica Généus

– à 20h30 la projection du film, toujours en présence de la réalisatrice, sera ouverte au public de la diaspora afro-caribéenne et suivie d’une rencontre puis d’un cocktail. 

Le 7 octobre 2021 à la Cité du refuge (12 Rue Cantagrel à Paris) :

L’inauguration de la 5ème édition du festival LE MOIS KREYOL avec  le conte musical d’Eric Lauret “Quand même ca” et une performance de la poetesse Kaloune de la Réunion

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