Quand la Culture des Outre-mer se fait entendre...
L’agence K’s salue l’arrivée de La 1ère Musique dans la galaxie France Télévision et passe en revue les grands événements culturels ultramarins et afros de ce mois de février.
2024 a commencé sur les chapeaux de roues et les artistes ultramarins ont su prendre le train en marche.
En avant, la (1ere) Musique !
En 2024, les artistes des Outre-mer vont aller se faire voir… et entendre ! Fort du succès technique et médiatique d’Outre-mer La 1ère, France Télévision se lance dans l’aventure musicale en déclinant le concept en direction des artistes ultramarins avec La 1ère Musique. Du Zouk au Gwoka et du Reggae au Jazz sans oublier les chants polyphoniques polynésiens ou le Maloya, cette nouvelle plateforme audio digitale destinée à promouvoir toute la diversité des musiques des Outre-mer proposera 5 radios permettant
de cibler au mieux ses préférences (« Généraliste Outre-mer », « Caraïbes », « Océan indien », « Pacifique » et « Monde »). Aux radios thématiques s’ajoutent également des flux distincts avec des playlists par territoire, par genre musical et des nouveautés. Mais surtout, cette nouvelle offre de services immersive sera un moyen innovant de découvrir les talents ultramarins reconnus ou émergents. Les artistes pourront ainsi bénéficier d’une visibilité nationale, voire internationale, qui permettra de faire connaître leurs œuvres bien au-delà de leur région (fut-elle périphérique) et de les mettre en réseau avec le monde entier. Nul doute que la vocation événementielle de la plateforme avec ses captations de concerts, ses podcasts, ses chroniques et ses émissions musicales contribuera à renforcer cette mise en lumière de l’ Ultramarine touch !
Les 50 nuances de bleus de Schneider Léon Hilaire
A l’occasion du 220ème anniversaire de l’indépendance d’Haïti, la galerie d’art contemporain Magnin-A, spécialisée dans la promotion des artistes africains et de la diaspora (au cœur du 11ème arrondissement parisien), célèbre jusqu’au 16 mars l’œuvre d’un immense plasticien de la « perle des Antilles » : Schneider Léon Hilaire. Supervisée par Régine Cuzin, l’exposition Nou ak sa n pa wè yo [Nous et les Invisibles] est la première consacrée au peintre en France. Pour les amateurs d’Art, cet événement est l’occasion d’un véritable voyage au cœur de ses spectaculaires toiles nourries de culture orale et matinées de Vaudou. Schneider Léon Hilaire y traite des rapports ténus entre les vivants et les morts, entre le Passé et les griots de sa transmission en autant de clairs-obscurs mystiques. Et la magie de ses tableaux (au propre comme au figuré) réside dans une sublime variation sur les bleus et les dégradés de noir et blanc déclinés dans des scènes souvent liées à l’ancestral folklore créole. Profitons donc de cette occasion unique qui nous est offerte pour nous immerger dans l’univers si fantastique et fascinant de cet artiste hors du commun.
La Femme caribéenne est l'avenir de l'Homme !
Depuis quelques années, le monde comprend que son avenir s’inscrit au Féminin ! A l’occasion de la Journée internationale du droit des femmes, le 8 mars prochain, Caribbean Boss Lady, la plateforme militante orientée vers la valorisation et la promotion de l’”empowerment » des femmes antillaises lancée par Axelle Kaulanjan en 2017, innove avec l’organisation en ligne du premier Sommet caribéen du Leadership féminin (le #SCLF24).
De 9h à 20h, des masterclass et des workshops réunissant des femmes influentes politiquement, économiquement ou médiatiquement vont se succéder autour du thème « Investir autour des femmes caribéennes ». Il sera bien sûr question de réfléchir aux différentes modalités d’action de ce leadership féminin ainsi qu’à son rayonnement à travers le monde. La problématique des disparités salariales et du réel déficit de représentation de femmes expertes dans les médias autant qu’au sein des grandes institutions et entreprises sera également au cœur des débats. Alors, ne ratez pas cette journée exceptionnelle et ne tardez pas à vous inscrire directement en ligne pour réserver votre participation !
Puissantes lectures…
Et comme le combat pour le respect des droits des femmes commence dès le plus jeune âge, les petits ne seront pas en reste. Ils pourront, eux aussi, se mettre à la page avec le très bel album de Diariatou Kebe et Marjorie Bourgoin : Les puissantes – Portraits illustrés de 26 femmes noires francophones qui ont fait, font ou feront l’Histoire paru chez Diveka. De Solitude à Rokhaya Diallo et de Christiane Taubira à Aya Nakamura, ce bel ouvrage offre aux enfants (dès 6 ans) la possibilité de découvrir les destins exceptionnels de femmes africaines ou afro-descendantes qui ont marqué l’Histoire ou continuent à influencer notre société contemporaine à travers leur engagement, leurs actions ou leurs œuvres. De page en page, au fil des biographies, des citations et des graphismes colorés,
c’est tout un pan de l’Histoire noire qui défile devant leurs yeux à travers des thématiques comme l’Histoire, le Sport, la Musique, le Cinéma, le militantisme et la Littérature. Gageons que cet hommage richement illustré sera une source d’inspiration pour toute une nouvelle génération de jeunes filles qui pourront s’identifier à ces modèles féminins si positifs et héroïques.
Tourner la page de la "Colonisation" ?
Pour parvenir à se tourner vers l’Avenir, il faut pouvoir regarder sereinement son passé. C’est en partie à cela que répond le dernier ouvrage collectif dirigé par Pierre Sangaravelou : Colonisations, notre Histoire, paru aux éditions du Seuil dans la collection « L’Univers historique ». Ce professeur à l’université Paris I Panthéon-Sorbonne, spécialiste des empires coloniaux et membre du Collège de France, a ainsi réuni autour de lui les chercheuses et chercheurs les plus éminents pour faire le point sur la recherche historique contemporaine relative à la question de la Colonisation et de son héritage en France et dans le monde. Des conquêtes de la IIIème République à la départementalisation, de la mémoire de l’Esclavage aux guerres d’indépendance en passant par la « Françafrique » et le procès du Chlordécone, ce foisonnant et exhaustif ouvrage de 720 pages étudie l’impact du passé colonial sur nos sociétés contemporaines.
Bob Marley, One Love , son combat pour la paix
S’il est un chanteur qui, à lui seul, a fini par personnifier la musique jamaïcaine, c’est bien Bob Marley. L’ancien leader des Wailers devenu une légende de la culture Rasta avait déjà fait l’objet de documentaires comme Sunsplash de Stephan Paul en 1979 ou le Marley de Kevin McDonald en 2012. C’est à ce mythe de la Musique que s’attaque Reinaldo Marcus Green avec le film Bob Marley : One love, biopic événement et hommage au fondateur du Reggae contemporain, qui est sorti sur les écrans le 14 février. Mettant en scène le charismatique et très séduisant acteur anglo-trinidadien Kingsley Ben-Adir, le réalisateur de La méthode Williams brosse un portrait passionné et documenté de ce natif de Nine Mile devenu compositeur, chanteur et guitariste de cantiques, de Soul, de Ska, de Rock steady et enfin de Reggae de 1959 à sa mort, à Miami en 1981.
De ses relations amoureuses avec sa femme Rita à la genèse créatrice de ses plus grands tubes, le film nous replonge dans l’atmosphère brutale de la Jamaïque pour nous faire vivre les racines d’un mouvement spirituel et musical encore très vivace dans les communautés afros du monde entier (et même bien au-delà) ! Après Chevalier, l’adaptation à l’écran de la turbulente vie du Chevalier de Saint Georges, il est stimulant de voir que le 7ème Art prend le temps et le soin de revisiter les légendes immortelles de la Musique noire.
Coup de cœur
Et enfin, pour terminer, la rédaction vous recommande le dernier livre de Mary Lawrence : Liens Karmiques – Ariamnas, le roi de Tiarsa, une aventure historique, spirituelle et sensuelle teintée de fantastique publiée chez The Book Edition. Pour affronter la malédiction qu’elle sent peser sur sa vie, Laura décide de remonter le cours de ses vies antérieures à l’aide d’un professeur. Ses liens karmiques vont la faire remonter au 7ème siècle avant J-C au cœur du royaume de Tiarsa sur lequel règne l’autoritaire et séduisant roi Ariamnas. En assumant clairement la volonté d’évasion et de dépaysement, le dernier opus de cette passionnée de Littérature et d’Ésotérisme nous permet de nous évader dans l’espace et le temps, ce qui n’est pas rien en ce mois de février pluvieux et parfois un peu triste !