Écrin politique avec Patrick BAUCELIN

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En France, nous sommes fiers de considérer le Cinéma comme le fer de lance de notre exception culturelle. Mais tous les cinéastes, artisans indéfectibles de cette excellence nationale, sont-ils logés à la même enseigne ? Est-on traité de la même manière que l’on soit intégré aux réseaux audiovisuels parisiens ou que l’on travaille dans les territoires ultramarins ?

Lors de mon dernier séjour en Martinique, j’ai rencontré l’un des plus grands noms du 7ème Art antillais : Patrick Baucelin. Passionné d’Image et d’Histoire, cet ancien photographe devenu auteur, réalisateur et producteur est un bel exemple d’indépendance artistique et intellectuelle. Depuis la création de sa maison de production en 1981, son travail est reconnu dans les plus grands festivals du monde entier et a été récompensé par plus de 50 prix prestigieux.

Enfant de la Martinique et de son métissage, cet amoureux de la culture créole qui se dit guidé par ses ancêtres qui l’accompagnent tout au long de ses tournages, s’est fait un nom grâce à ses docu-fictions aux reconstitutions minutieuses. Avec lui, nous parcourons son impressionnante filmographie entièrement consacrée à la valorisation du patrimoine historique et culturel des Antilles, de « Fort-de-France, ses monuments » aux « Secrets des forteresses de la Caraïbe ».  Nous évoquons la vocation internationale de son cinéma ainsi que son dernier et ambitieux projet : « La couleur de l’Esclavage », un long-métrage documentaire retraçant l’arrivée et la vie quotidienne des captifs africains dans les plantations coloniales.

Mais son cinéma est également un acte politique. Conscient que les lois régissant le monde de l’audiovisuel ne s’appliquaient pas dans les Outre-mer, il a milité pour que les créateurs issus des territoires ultra-périphériques puissent enfin bénéficier des aides financières, techniques et distributives du CNC (Centre National du Cinéma et de l’Image Animée) au même titre que leurs homologues de l’Hexagone. Il raconte également comment il s’est battu pour exiger des exploitants ayant le monopole des salles de Cinéma aux Antilles une meilleure et plus juste rétribution pour les auteurs et techniciens caribéens. Et ses combats se poursuivent pour la reconnaissance des talents ultramarins et la mise en place d’une réelle et efficace politique culturelle susceptible d’encourager et de soutenir les productions locales. 

Découvrez plus sur Patrick Baucelin en allant sur : https://patrickbaucelin.com

Retrouvez son interview dans son intégralité sur notre chaîne YouTube @agencekscom

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